Yang Min Hee | loading...80%

Arrivée au monde le 2 janvier 2010, moi, Min Hee, je me suis très vite demandée "qu'est-ce que je faisais là ?" Mes parents sont tous les deux de simples employés de bureaux, ils s'aiment, et je suis le fruit de ce grand amour.
Je n'ai jamais été à ma place là où j'allais tout cela commença dés l'école maternelle où j'étais souvent à l'écart, mes amis se comptaient sur les doigts d'une seule main, je restais dans mon coin avec ma poupée, je la déshabillais, l'habillais, lui faisait des coiffures bizarres. Bref, une enfance banale. Ma solitude continua à l'école primaire puis au collège, mes amies se comptaient toujours sur les doigts d'une main. Mes résultats scolaires étaient moyens, je travaillais le minimim possible, pourtant j'en savais des choses, mais ma timidité m'empêchait de lever le doigt alors souvent quand le professeur nous demandait "où se situe Chicago ?" je prononçait la réponse dans ma tête et quelqu'un d'autre levait la main en disant la réponse. Tout a toujours été comme ça.
Je suis arrivée au lycée, un lycée... où être seul signifiait lynchage et compagnie. Pendant ma première année, j'ai été victime de lynchage. La société coréenne est telle qu'il n'y avait pas de place à l'échec. Dans ma classe de 1-E, il y avait deux groupes bien distincts, les bad boys, un groupe de mecs qui voulait tabasser les plus faibles, et l'élite, le reste de la classe en quelque sorte. Puis il y avait moi. La jeune fille assise seule dans son coin à lire un livre, à jouer sur son portable. A croire que la solitude n'était pas permis ici, je me suis vite retrouvée à recevoir des croche-pattes de mes camarades, des insectes dans mon casier, des tapes aux fesses par des garçons et parfois des filles qui m'arrosaient dans les toilettes. Je l'ai très mal vécu évidemment mais je ne disais rien à mes professeurs par timidité. Puis l'année d'après, j'ai réussi à me faire une amie sur qui compter. Petit à petit, tout devenait normal. Enfin la troisième année, je ne recevais plus aucun lynchage de la part de mes camarades. J'ai rencontré mon premier petit copain qui m'a sûrement donné tout le bonheur que j'avais besoin à ce moment-là, je n'ai jamais voulu le lâcher et lui non plus. Puis j'ai reçu mon diplôme sans vraiment savoir quoi faire de mon avenir.
Pourquoi suis-je ici vraiment ? Alors j'ai commencé à travailler comme serveuse au lieu d'aller à l'université. Pourquoi l'université ? Alors que mes parents voulaient vraiment que j'y aille, mais moi non, je ne voulais pas revivre le lynchage que j'ai reçu au lycée. J'ai tout d'abord travaillé comme serveuse dans un café tranquille à Itaewon pendant deux ans, puis je me suis dirigée dans les vêtements. Et je suis devenue vendeuse en prêt-à-porter.
En 2031, j'ai découvert Dream World, j'avais à l'époque 21 ans, je venais à peine de devenir vendeuse. Je savais que ce jeu était devenu un phénomène de foire en Corée du Sud, je sortais toujours avec mon copain, 3 ans que ça durait. J'ai commencé à y jouer, au début tout allait bien, je passais à peine une heure dessus. Mais au fur à et à mesure, les heures s'accumulaient. Puis je ne voyais plus mon copain qui était contre ce jeu. Il m'a menacé de me quitter si je continuais à jouer. J'ai continué. Il m'a quitté. Et à présent, je suis toujours vendeuse, je joues à ce jeu dés que je rentre chez moi, je dors peu, je vis seule, et tout ça est ma vie, je suis heureuse, Dream World est la réponse à ma question "Pourquoi je vis ?"